Une fois n'est pas coutume : je n'ai pas cousu pour moi mais pour une amie qui m'est chère, à sa demande.
Etant invitée à deux mariages, elle m'a demandé de lui réaliser une robe, avec en tête un modèle vu dans une série connue : Les demoiselles du téléphone.
L'image n'est pas de bonne qualité mais vous aurez tout de même une petite idée de la direction à prendre. Même si on ne s'en rend pas compte ici, cette robe typique des Années Folles a un double col, le second étant réalisé dans un tissu contrastant.
Les autres demandes étaient ; des manches, pas trop de plis pour éviter l'effet "robe de petite fille", pas trop courte et pas ajustée pour ne pas marquer le ventre.
Après bien des recherches, je me suis tournée vers le modèle Jade, de la marque République du Chiffon.
J'y étais à peu près : mais à la condition de faire quelques modifications : le dos, l'ajout des manches, une ceinture sur les hanches pour les marquer et un double col.
Restait à trouver le tissu. Je voyais un crêpe assez lourd pour un tomber net, facile à porter et qui ne se froisse pas. Il a été assez compliqué de trouver ce type de tissu en plein été mais j'ai fini par sauter sur une fin de rouleau chez Mondial Tissus à Evreux. Il était moins une...
Au moment du "y'a plus qu'à" j'ai quand même eu des sueurs froides. Mais voilà : elle comptait sur moi, hein, alors on ne se défile pas.
Après avoir pris les mesures, j'ai dû travailler "à l'aveugle" car nous n'habitons pas au même endroit. Prise de mesures, donc, avec le dîner qui va avec, puis l'essayage une semaine après avec... le dîner qui va avec.
Le crêpe a beaucoup d'avantages, mais présente l'inconvénient de ne pas marquer au fer. Ce qui m'a posé le plus de difficultés a été d'ajouter le double col. Le premier est en crêpe comme la robe, le second dans un tissu aux motifs géométriques, en coton fin. Et c'est heureux car l'épaisseur du bord de la robe, plus la parementure, plus le premier col et enfin le second... il fallait alléger autant que possible pour éviter les sur-épaisseurs.
Ma crainte était également que la ceinture ne soit pas ajustée. Je voulais garder un peu de blousant au dessus, pour répondre à sa demande, et en même temps marquer les hanches. C'est joli, je trouve, le mouvement des hanches d'une femme qui marche...
Le décolleté est parfait, ni trop ni trop peu... Elle a une peau qui bronze joliment, parfaite pour ce rouge riche et mouvant, allant du carmin au rouge sang, selon la lumière. Elle avait un petit doute sur le choix du tissu du deuxième col, mais elle m'a généreusement fait confiane, et je crois qu'elle a aimé le contraste, cette petite touche de couleur qui tranche sur le rouge.
J'ai soigné les détails, fixé les cols à points invisibles, puis réalisé l'ourlet après le dernier essayage, avec jolies chaussures à talons, pour être certaine de la longueur.
Une belle aventure pour moi, une grosse responsabilité mais que de plaisir ! C'est encore mieux que de coudre pour soi, vraiment...
Allez ciao ma belle (le croirez vous ? au moment où j'écrivais ces lignes, elle m'a envoyé un sms... c'est beau le hasard...), merci au photographe et surtout à toi pour ta confiance.
Belle semaine ensoleillée à toutes et à tous.
Senami